Chaque année, plusieurs dizaines de pétrels viennent s'échouer dans nos villes et villages, sur nos routes, près du littoral ou dans l'intérieur.
Désorientés par nos lumières artificielles, ces oiseaux marins s'échouent à terre et sont incapables de redécoller. Vulnérables, ils sont alors exposés à de nombreuses menaces (prédateurs, circulation routière, ...) et à une mort quasi certaine.
Comment reconnaitre les pétrels ?
Les pétrels sont des oiseaux marins. Ils ont les pieds palmés. Ils ne sont pas à l'aise quand ils se déplacent au sol.
Leur bec est surmonté de narines en forme de tube.
Les trois principales espèces qui s'échouent sont :
- le Puffin du Pacifique ou puffin fouquet. Communément appelé pétrel et bien connu des calédoniens pour ses vocalises nocturnes sur les îlots rappelant des pleurs de bébé, il mesure environ 40 centimètres. Il a un bec fin et le plumage intégralement sombre. Il niche en arrière des plages des îles et îlots et en quelques zones de la Grande Terre. La population calédonienne de puffins de Pacifique est l'une des plus importante au monde.
- le Pétrel de Tahiti. Il mesure environ 40 centimètres. Il a un bec fort. Son plumage est brun uniforme sur le dessus et le ventre est blanc. Il niche surtout dans la chaîne centrale et sur quelques îlots. La sous espèce calédonienne est endémique et quasi menacée d'extinction.
- le Pétel de Gould ou Pétrel calédonien. Il mesure environ 30 centimètres. Son bec est court. Son plumage est gris et blanc et sa gorge est blanche. Il niche dans la chaîne centrale et s'alimente en mer. Cette espèce est endémique et menacée d'extinction.
Conduite à tenir en cas de découverte d'un oiseau échoué
Vous avez découvert un oiseau marin échoué !
Comment secourir cet oiseau ?
- Avant toute chose, pensez à votre propre sécurité : lorsque vous intervenez en bord de route, faites attention à la circulation automobile afin de ne pas vous faire renverser !
- Saisissez calmement mais fermement l'oiseau à deux mains, les ailes repliées contre son corps. Faites toujours attention à ses longues ailes qui sont particulièrement fragiles et peuvent être brisées s'il se débat (il ne faut pas le capturer en tirant sur ses ailes, ses pattes, sa queue ou son plumage). Dans l'idéal, utilisez des gants épais ou recouvrez l'oiseau d'une serpillère ou d'un tee-shirt pour l'immobiliser et le saisir. Faites toujours attention à son bec puissant qui pourrait vous blesser quand vous le manipulez. Gardez le en main le moins longtemps possible pour limiter son stress. Lavez vous soigneusement les mains au savon après toute manipulation.
- Placez le dans un carton fermé mais troué que vous placerez à l'abri des fortes chaleurs, des intempéries et des prédateurs (y compris le chat ou le chien de la maison !). Evitez de le mettre dans une cage où il risque d'abimer son plumage en se débattant.
- L'oiseau ne doit pas être nourri ni abreuvé.
- L'oiseau est stressé et peut être blessé. Ne le manipulez que lorsque cela est nécessaire, ne le touchez pas inutilement, ne le carresez pas (il n'aime pas ça même s'il ne manifeste pas de signes de rejet), ne jouez pas avec. Pour lui donner les meilleures chances de survie, limitez son stress ! L'idéal est de la laisser enfermé dans l'obscurité de son carton jusqu'à ce qu'il soit relaché ou confié à un soigneur.
Et après ?
Tous les oiseaux marins sont protégés en Nouvelle-Calédonie. Vous ne pouvez pas garder un oiseau marin, même secouru, chez vous en captivité. Prévenez toujours de votre intervention le service des gardes nature de votre province :
- En province sud :
Nouméa : Tél. 20 30 40
Secteur Sud : Tél. 20 34 70
Secteur Nord : Tél. 20 35 06
Le week-end : 54 13 02
- En province nord :
Secteur Nord (BGN Nord) : Tél. 42 89 62 Mob. 75 88 23
Secteur Ouest (BGN Sud) : Tél. 42 56 40 Mob. 75 88 53
Secteur Est (BGN Centre) : Mob. 75 88 73
Vous serez ensuite orienté :
- Si l'oiseau est vif, que son plumage est intègre, qu'il n'est pas blessé (pas d'aile ou patte cassée ou pendante) et qu'il se défend quand on l'approche, il est suffisamment vigoureux pour repartir en mer. Il peut être relaché, uniquement en début de journée (afin d'éviter un nouvel échouage nocturne), depuis une plage ou un bord de mer. Il suffit de le déposer sur la plage près de l'eau pour qu'il reparte seul. Avant de quitter les lieux, assurez vous que l'oiseau se soit éloigné suffisamment du rivage, en nageant ou en volant, pour être hors de portée d'un éventuel prédateur terrestre.
- Si l'oiseau semble faible, blessé, peu vigoureux ou malade ou en cas de doute sur son état de santé, l'oiseau nécessite des soins vétérinaires. Dans le Grand Nouméa, déposez directement l'oiseau au Parc provincial zoologique & forestier Michel Corbasson (Téléphone : +687 27 89 51 ou Facebook ou localisation).En dehors du Grand Nouméa, le service des gardes nature de votre province vous orientera.
N'hésitez pas aussi à contacter la SCO en cas de doutes ou pour toute question.
Merci de diffuser largement cette information autour de vous et pour vos interventions en secours aux oiseaux marins échoués.
Et pour aller plus loin... Anticiper et prévenir
Pendant le mois de mai...
Gardez un carton vide à portée de main dans le coffre de votre véhicule. Toujours pratique et utile si vous découvrez un oiseau échoué durant vos déplacements pour une intervention expresse !
Et durant toute l'année...
A la maison, contribuez à réduire la pollution lumineuse qui est à l'origine des échouages de nos pétrels et puffins (et de nombreux autres effets néfastes sur notre biodiversité) : ne laissez pas vos lumières extérieures allumées toute la nuit. C'est un bon bon geste pour la nature et votre porte-monnaie !
Et pour en savoir plus sur les effets de la pollution lumineuse en Nouvelle-Calédonie avec l'Observatoire de l'environnement en Nouvelle-Calédonie (OEIL) et le projet Pollux NC :
- Caractérisation d’une pression environnementale en Nouvelle-Calédonie : la pollution lumineuse